Ce qu'on en a dit au moment de sa parution :
La soie des mots musique. Jean-Louis Massot. Illustrations Gérard Sendrey. Editions Editinter. 13 €.
Avec ce titre bien dans son style, Jean-Louis Massot donne le la de son recueil : plein d'instants pas forcément mémorables, plutôt anodins, quotidiens, amoureux, tristes, mélancoliques. enfin avec un sentiment légèrement têtu adjoint indissociablement avec un air de jazz, un concerto plus classique ou un blues râpeux. L'un et l'autre confinant dans une émotion totalement originale et inimitable. Gérard Sendrey, son vieil alter ego pictural, réplique à deux mains simultanées. Comme si la symétrie du dessin représentait l'osmose émotive du poème. De la douceur avant toute cause. © Jacmo in « Décharge N°134 » juin 2007
C'est une note soyeuse de tendresse bluesy que Jean-Louis Massot pose sur "nos sentiments en sucre d'orge". Des sentiments solitaires, amoureux ou nostalgiques qui s'animent ou reviennent lorsque, après avoir "quitté les couvertures sous lesquelles nous avions éparpillé quelques sentiments", on s'installe à l'écoute d'un disque bien choisi. C'est que, si les battements de cœur pulsent parfois comme certains solos, la vie prend aussi des airs de "corde de guitare / qui aurait cassé au plus mauvais moment". "Mais ne viens /surtout pas / me demander / de te jouer toute la partition" car, au fond de moi, règne "l'implacable sentiment / qu'aucun mot ne peut être capable / d'apporter la bonne réponse". Alors il faut s'en remettre à la musique et à "la naïveté de croire que tout ce qui viendrait après n'en serait que meilleur". Plus qu'en poète, c'est en philosophe amical que Massot évoque avec bonne humeur nos quotidiennes fêlures et illusions tout en rendant hommage aux musiciens qu'il aime : l'esprit de Brautigan plane sur ces pages et les mélomanes apprécieront en connaisseur. © Jack Keguenne in « Le Carnets et les Instants N°147 » mai-juin 2007
C’est la publication de La soie des mots musique, par Jean-Louis Massot, illustrations de Gérard Sendrey, parue à Éditinter, qui me fait parler de Jean-Louis et de ces éditions. Voilà comme on dit un petit éditeur et ce n’est pas péjoratif, bien au contraire qui donne ses lettres de noblesse au métier. Il tient contre vents et marées depuis une dizaine d’années et publie une poésie de qualité qu’il choisit avec soin qu’il publie et qu’il diffuse, souvent lui-même, dans les librairies et les différentes manifestations en France et en Belgique, car ce français vit à Bruxelles, plus fort que Johnny. Je vous recommande La cuisine molle pour édenté, qui parue récemment est un délice pour l’œil, la papille et l’estomac. Il m’envoie deux livres Ellis Island’s Dreams de Ménaché illustré par Roudneff qui vous envoie dans l’estomac une drôle d’Amérique difficilement fréquentable et Coups de ciseaux de Perrine Le Querrec illustré par Stéphanie Buttay c’est l’exploration fouillée et duale d’une conscience qui recouvre tout un corps. Quant à la poésie de Jean-Louis, j’avoue en être un fan inconditionnel. © Jean-Pierre Lesieur in « Comme en poésie N°30 » juin 2007
Coulure souple du poème sur le grenu des notes. Dissolution âpre. De toutes les musiques qu’affectionne J.-L. M., aucune n’évoque vraiment la morbidezza sirupeuse qui agit sur les blessures comme un emplâtre sur une jambe de bois. Entre deux soli incandescents de Jimi Hendrix ou de Hound Dog Taylor, sur une échappée de harpe dans une symphonie de Debussy, l’auditeur-lecteur entend souvent le battement d’un cœur dont le désarroi fait écho au tumulte de ses propres souffrances. Si la musique déchire ainsi les fibres du vocabulaire, c’est au fond pour mieux réparer, recoller, à l’aide de son propre appareil syntaxique, les morceaux brisés du désenchantement. Cicatrices apparentes garanties. Voici donc un recueil-bouclier contre la debolezza langagière actuelle, laquelle oscille de la micro-chirurgie esthétique spécialement destinée aux jeunes(?) filles en fleur(?) à l’adoucissant ultra-performant pour machine à laver les cerveaux. En prime, à la fin du volume, J.-L. M. nous offre un petit échantillon discographique du feu de Dieu ! Illustrations-épures bien dans le tempo de l’attentif Gérard Sendrey. © Jean-Louis Jacquier-Roux in « La Lettre de Sortie » juin 2007