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  • Note de lecture et vidéo pour "Entre deux nuages"

    Bonjour,

    Cette nouvelle note de lecture à propos de Entre deux nuages. Elle est signée Denis Billamboz. Vous pouvez la lire sur le blog Mes impressions de lecture ou bien plus bas..

    Si vous faites un petit tour sur Facebook, vous pourrez voir en cliquant sur ce lien https://www.facebook.com/jeanlouis.massot/videos/1259907024889593 une petite vidéo réalisée par Olivia HB sur quelques poèmes et illustrations de ce recueil.

    Entre deux nuages. Jean-Louis Massot. Linogravures Olivia HB. Éditions Bleu d’encre. 2023. 80 pages. 16 €

    Jean-Louis Massot aime les nuages, pas seulement ceux qui font la pluie et le beau temps, tous ceux qui se présentent sous une forme et une couleur vaporeuses, indéfinies. Toutes ces masses, de volume très variable, formées de fines gouttelettes de vapeur d’eau auxquelles on peut trouver une ressemblance à divers objets ou animaux. De quoi nourrir de nombreux poèmes et moult rêveries. Il s’est déjà livré à cet exercice dans un précédent recueil : « Nuages de saison » chez le même éditeur.

    Dans ce nouvel opus, il a conjugué son talent littéraire avec celui de la photographe Olivia HB (devenue linographiste pour la circonstance) pour mettre des mots et des images sur les nuages qu’il voit passer dans son ciel ou au-dessus de sa marmite. Est-ce le poète qui a déposé ses mots au regard des linographies de la photographe ou est-ce celle-ci qui a illustré les poèmes de l’auteur. Nul ne le saura jamais mais peu importe, l’essentiel est de faire parler ces nuages, de leur donner une vie, une expression ou de leur confier ses rêves, ses impression, ses sentiments, ses envies et ses fantasmes.

    Il y a déjà un certain temps que l’on a compris que Jean-Louis a un peu la tête dans les nuages et qu’il s’y complaît car il y trouve des sensations, des émotions et surtout des mots qu’il aime tellement, des mots qu’il ne trouverait nulle part ailleurs : altocumulus, zinzinuler, agace, jacasse, castellanus, stratocumulus, orographique, cirrostratus, stratiformis, nimbostratus, cirrocumulus, et bien d’autres encore… Une véritable ivresse de mots qui se nichent, légers comme des libellules, au creux des imposantes illustrations d’Olivia qui, par contraste, leur donnent encore plus de légèreté et d’évanescence.

    Pour souligner tout le talent de l’auteur et mettre en évidence l’étendue de son champ d’inspiration, J’ai choisi quelques-uns de ces courts poèmes :

    -          Il y a ceux qui qui évoquent, comme des petites nouvelles, des nuages tout petits comme une légère fumée au-dessus d’un tasse de café :

    « Le café sera depuis longtemps froid /dans la tasse quand j’aurai réussi / à / écrire ce poème qui tiendra le / temps d’un décours, peut-être / moins / ou bien plus, alors mieux / vaut le boire / tant qu’il fume encore. »

    -          Il a aussi ceux très courts, en alternance avec les autres, qui sont de véritables épures poétiques :

    « Nuages orographiques / De ses / Deux mains / Le vent / Vous pousse / Là-haut ».

    -          Enfin, il y a aussi ceux qui ressemblent à une véritable resserre de mots rares, de mots longuement recherchés jusque dans les nuages peut-être :

    « Il aimerait bien ce poème, à / l’oreille venir vous chapechuter / quelques / cabalettes et de quelques blessures /de la vie vous solacier / pour / voir à nouveau sur votre visage /un sourire s’esquisser / qui / effacerait les peines et / à la prochaine néoménie / vous en chérir. »

    Elle est bien belle notre langue, elle évolue toujours mais il est bien dommage d’oublier ces si beaux mots que Jean-Louis a retrouvé en fouillant la tête dans les nuages.

    © Denis Billamboz in Mes impressions de lecture, août 2023