Celle-ci signée Philippe Leuckx pour la revue marseillaise Phoénix :
Les nuages sont ici peut-être comme prétextes à la conception de poèmes - puisque le mot revient très souvent : "ce poème n'a pas montré plus de sourires", "ce poème qui va changer le monde", "il aimerait bien, ce poème, à l'oreille" etc.
Et le poème lui-même prétexte puisque, contrairement à ce que le poète écrit, nous les avons là sous les yeux les poèmes qui ont tant de mal à venir.
Le poète consigne ainsi "entre deux nuages", entre deux accouchements difficiles de textes, son épluchage d'oignons, "cette botte de poireaux "; le poète est jardinier à ses heures.
Il affectionne les mots rares (grisolle, lenticulaire, astéries, tieulet, cancelle, décours) ; le poète aime les dictionnaires.
Mutin, le poète est cocasse et son humour envoie ni une ni deux la poésie se faire voir et c'est l'épilogue de ce petit recueil, léger et inventif, apte sans doute à saisir l'air mélancolique des petites occupations vaines, comme regarder le ciel en quête du nom des nuages.
© Philippe Leuckx, août pour la revue phocéenne PHOENIX